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Detective Trask: Episode 1- Le commencement

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christianross75's avatar
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C'était une journée qu'une personne ordinaire aurait présumée tranquille, ce qui n'était pas le cas du détective Allan Trask. Même s'il n'y avait eu personne de l'avant-midi et qu'il pleuvait à boire debout, il savait que quelque chose d'important allait arriver. Il faut expliquer que le détective Allan Trask est quelqu'un à part des autres.

Allan Trask a un don. Un don hors du commun. Cela avait commencé par un sens de l'empathie très développé. Ce sens se transforma en don extra-sensoriel. Il était capable de non seulement ressentir l'émotion des gens, mais aussi voir leur passé seulement en les touchant. Un peu plus tard, ce don s'est transposé vers les objets, et finalement les lieux. Même son apparence est différente des autres. Complètement chauve, les yeux noirs, petit et frêle; tout cela lui donne une étrange aura. Mais la peur qu'une personne aurait en sa présence serait vite dissipée par l'éminente bonté qui transpire de lui.

Quoique son don l'a toujours beaucoup aidé dans sa carrière, il n'a jamais ouvertement rendu public celui-ci. Premièrement parce qu'il ne voulait pas faire reculer des clients sceptiques, mais aussi il ne voulait pas devenir un phénomène de foire. Il apparaissait seulement comme un détective au-dessus de la moyenne grâce à cela. C'était très bien ainsi. Inutile d'en faire plus.

Donc, le détective, assis confortablement à son bureau, attendait que quelque chose se passe. Depuis quelque temps, une nouvelle facette de son talent surnaturel s'était développée. Il lui arrivait maintenant d'avoir des prémonitions. Ce n'était jamais contrôlé. Ça lui tombait dessus sans qu'il demandât quoi que ce soit. Aujourd'hui était un de ces moments. Il avait le pressentiment que ce qui allait se passer, peu importe ce que c'était, allait changer le cours de sa vie.

Ce fut quand il s'assoupit qu'une porte au 1er étage claqua. Il prit une pose plus adéquate pour recevoir quelqu'un quand il entendit les pas monté l'escalier. Une femme d'âge mûr se présenta dans le cadre de porte. Sans même avoir à la toucher, il ressentit immédiatement le désespoir et la panique qui l'habitait. Même sans pouvoir, une personne avec un peu de sens d'observation aurait remarqué tout de suite l'état de fatigue avancé et le langage corporel nerveux de la dame.

Trask utilisa donc ce que les bonnes sœurs à l'orphelinat lui apprirent en bonne manière. Il tira une chaise à la dame et lui demanda son manteau détrempé. Il se présenta à elle. La dame lui répondit :

— Enchanté de vous connaitre, je suis Solange Castonguay.

—Moi de même. Vous devez avoir froid avec ce temps. Me permettez-vous de vous donner une tasse de thé?

— Non merci, il se trouve que je n'ai peu de temps. Je préfère qu'on discute de l'affaire immédiatement.

— Comme il vous plaira. Que puis-je faire pour vous?

— Voilà, il y a un mois, mon mari est décédé. Peut-être le connaissez-vous? Il s'agit d'Alfonse Castonguay, PDG de Cast. Eugenics.

— J'ai effectivement entendu parler de Cast. Eugenics. J'avais lu qu'ils avaient fait une percée dans la modification de l'ADN humain, si je ne m'abuse.

— C'est bien eux. Donc, comme je le disais, mon mari fut trouvé mort sur sa chaise dans son bureau à la maison. Il avait une balle dans la tête et un fusil dans la main. La police en a conclu au suicide. Mais voilà, je n'y crois pas. Pour commencer, il n'a laissé aucune note. Ensuite, mon mari n'était pas du tout suicidaire. On vient d'avoir des petits enfants et les affaires vont bien. Et pour finir, je sais d'une façon absolument certaine qu'il ne se serait jamais suicidé. C'était un esprit fort. Jamais il ne se serait rabattu à cette bassesse. Il m'a d'ailleurs déjà dit : « Le suicide est l'apanage des faibles. »

— Je comprends vos doutes. Vous avez mentionné tout ça aux forces policières?

— Oui, cela n'a rien donné. Ils disent qu'ils ont fait les études balistiques ainsi que des lieux. Ils ont conclu que ça ne peut être qu'un suicide.

— Je vois. Je veux bien vous aider. Maintenant, je vais avoir besoin d'avoir accès au plus grand nombre d'informations possibles. Je vais aussi avoir besoin d'avoir accès à votre domicile, en particulier les lieux du drame.

— Oui, j'y avais pensé. J'ai tout mis dans ce dossier incluant le rapport de police.

— Vous avez pensé à tout. Excellent! Maintenant, je dois malheureusement parler des modalités…

— Pas la peine de me le dire. J'ai mis le premier paiement dans le dossier, il y a plus qu'il en faut. Je me suis beaucoup informé sur vous.

Trask ouvrit le dossier et vit le chèque. Elle n'avait pas menti, le montant y était substantiel.

— Et bien, ça se voit! Vous avez de la chance, c'est une période tranquille en ce moment. Vous serez ma priorité. Quand pourrais-je venir dans votre demeure?

— Quand vous voulez! Je considère cette affaire comme ma priorité également. Il y a toujours quelqu'un à la maison. Que ce soit moi ou les domestiques.

— Très bien. Je vais éplucher le dossier et établir un plan d'action. Je vous contacterai pour vous dire ce que j'ai l'intention de faire. Je vois que vous m'avez laissé votre numéro.

— Je n'en attendais pas moins de vous. Je vais donc vous laisser étudier tout cela.

La vieille femme se leva et prit son manteau. Trask salua la dame et ferma la porte. Il se rassit et commença à lire le dossier plus profondément. Mme Castonguay n'avait pas chômé. Il ne manquait pratiquement rien. Dossiers de journaux, noms des contacts de son mari, factures diverses, agendas et bien sûr le rapport de police. En lisant plus longuement ce dernier, Trask comprit la perplexité de sa cliente. À l'exception du rapport balistique et l'étude du lieu du drame, les officiers ne s'étaient pas donné la peine d'interroger les relations du chef d'entreprise. Cela fait pourtant partie de leur procédure. C'était curieux. Un pressentiment vint à Trask. Il eut l'impression que les agents de police ne voulaient pas aller plus loin. L'affaire lui parut de plus en plus intéressante. En auscultant les contacts, une image se forma dans son esprit. Un « E » en typographie gothique et bleu lui apparut. Qu'est-ce que ça pouvait vouloir dire? Il regarda donc les noms qui commençaient par E. Ils étaient nombreux. «Peut-être devrais-je commencer par ceux là ?» se disait-il. Il regarda donc son agenda, en particulier les jours qui précédaient son présumé suicide. Quelque chose lui sauta aux yeux. Il vit une note placée dans l'agenda une semaine avant sa mort dont il était écrit : « Contactez Securitas ». Il connaissait bien cette compagnie. Il s'agissait d'une compagnie de sécurité personnelle privée. Il ne put pas attendre. Il les contacta tout de suite :

— Securitas, comment puis-je vous être utile?

— Bonjour, détective Trask à l'appareil. Puis-je parler à Antoine Dandurant svp?

— Un instant je vous prie.

Il fut mis en attente. Trask eut affaire bien souvent avec Antoine pour des affaires passées. Ils en ont gardé une bonne relation.

— Antoine Dandurant, Chef de service.

— Antoine! C'est Trask! Comment vas-tu?

— Et Kojak! (Il rit) Je vais bien. Et toi-même?

— Pas mal, il y a longtemps qu'on ne s'est pas parlé.

— C'est vrai.  J'imagine que tu ne m'appelles pas dans mes heures de bureau pour me parler de la pluie et du mauvais temps.

— En effet. J'ai une nouvelle affaire. Je ne sais pas si tu as entendu parler du suicide de m Castonguay…

— Oui bien sûr! Laisse-moi deviner, la vieille Castonguay t'a mis sur l'affaire.

— On ne peut rien te cacher. Je devine que tu es déjà au courant.

— Et comment! Elle nous a déjà contactés. J'imagine que tu veux que je te répète ce que je lui ai déjà dit.

— J'aimerais beaucoup en effet.

— Voilà, malheureusement j'ai peu à en dire. M. Castonguay nous avait contactés pour avoir des gardes du corps. Malheureusement, nous n'avions pas encore de disponibilités à ce moment-là. Il ne nous a pas indiqué pourquoi il tenait tant à avoir une sécurité renforcée.

— Je vois. Merci de ton aide. La bière sera sur mon bras cette fois.

— Je le note. Au revoir!

— Au revoir!

Cet appel l'avait laissé sur sa faim. Une chose était sûre; M. Castonguay craignait pour sa sécurité. S'il craignait pour sa vie, pourquoi se serait-il suicidé? C'était de plus en plus curieux. Il se disait qu'il fallait qu'il commence par là où tout s'est passé. L'endroit de sa mort. Il appela tout de suite sa cliente :

— Bonjour, Mme Castonguay. C'est Trask à l'appareil.

— Bonjour, vous avez fait vite!

— Je ne perds pas de temps! Je veux commencer par votre maison. Puis-je venir ce soir?

— Absolument, j'y serais d'ailleurs.

— Excellent, à ce soir.

Après avoir raccroché, une réflexion s'imposa à son esprit. Elle concernait son intuition qu'il avait eue en début de journée. En quoi cette affaire le concernait-il personnellement? Il ne pouvait voir le lien qu'il pouvait avoir avec les Castonguay. Il lui était difficile d'attendre pour en savoir plus.
Voici le premier épisode d'une saga sur un détective plutôt particulier.

Une aventure évidemment policière mais aussi fantastique et science-fiction!
© 2012 - 2024 christianross75
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shebledgreenink's avatar
vous avez me donné un petit goût-- j'ai hâte de le lire plus :]